Le Rimbaud de l'Art nouveau bruxellois
Une véritable énigme
On ne sait pratiquement rien de lui sinon les années de sa naissance et de sa mort 1879 -1949.
Si nous avons choisi ce titre "Le Rimbaud de l'Art nouveau" c'est que sa carrière fut presqu'aussi fulgurante que celle de l'auteur du Bateau ivre.
Une véritable énigme
On ne sait pratiquement rien de lui sinon les années de sa naissance et de sa mort 1879 -1949.
Si nous avons choisi ce titre "Le Rimbaud de l'Art nouveau" c'est que sa carrière fut presqu'aussi fulgurante que celle de l'auteur du Bateau ivre.
Armand Van Waesberghe a 16 ou 17 ans quand il construit sa première maison, deux années seulement après que Victor Horta ait lancé la révolution de l'Art nouveau. Et il s'éclipse en 1902, à 23 ans, à l'âge ou la plupart des architectes entrent seulement dans le métier.
Durant cette courte période il a construit une dizaine de maisons qui ont attiré l'attention sur son oeuvre. La revue L'Art décoratif, créée par Henry Van de Velde en 1898 publiera plusieurs photos de ses maisons tout comme la revue anglaise The Artist.
Durant cette courte période il a construit une dizaine de maisons qui ont attiré l'attention sur son oeuvre. La revue L'Art décoratif, créée par Henry Van de Velde en 1898 publiera plusieurs photos de ses maisons tout comme la revue anglaise The Artist.
Armand Van Waesberghe participe aussi au lancement de la très éphémère revue bruxelloise La Gerbe, revue d'art décoratif et de littérature (1898-1899) dont il dessine la première couverture.
Et puis???
C'est tout ce que l'on sait.
Et puis???
C'est tout ce que l'on sait.
Le talent d'Armand Van Waesberghe a donc frappé ses contemporains... Mais pose de nombreuses questions restées sans réponse. Son style poétique le place incontestablement dans le courant moderniste initié par Horta. Mais comment a-t-il pu être marqué si jeune et à ce point par les premiers signes de ce qui deviendra rapidement une véritable révolution culturelle?
Mystère
Mystère
Et comment, ce si jeune homme, apparemment sans la moindre formation, a-t-il pu entreprendre en un temps record la construction d'une dizaine de maisons?
Enfin, pourquoi s'est-il arrêté en pleine gloire? C'est l'ultime mystère qui reste à élucider.
Reproduction de la carte de visite d'A. Van Waesberghe Telle que publiée dans La Gerbe |
Premier quartier: à Saint-Gilles, où il avait son bureau d'architecte, comme en témoigne sa carte de visite. Mais, et c'est peut-être un indice, l'adresse est fictive, le 99 rue d'Irlande n'a jamais existé car dès 1894 on construisait à cet endroit - et dans un style résolument gothique, l'école catholique Saint Jean Baptiste de la Salle. Alors la question se pose A. Van Waesberghe
a-t-il servi de masque à une autre architecte qui ne voulait pas se découvrir?
a-t-il servi de masque à une autre architecte qui ne voulait pas se découvrir?
A. Van Waesberghe 52 rue d'Irlande, un style néogothique très personnel (1899) |
Armand Van Waesberghe 20 rue Ducpétiaux |
Armand Van Waesberghe 18 rue Ducpétaux |
Avant cette oeuvre, non loin de là, aux
18 et 20 rue Ducpétiaux, le jeune Armand construit en 1898 deux modestes maisons jumelles elle aussi d'inspiration néogothique (et peut-être une troisième - le n°24 - qui correspond manifestement à son état d'esprit. Il a 19 ans.
Autre question : est-ce un hasard mais presque toutes les autres maisons d'Armand Van Waesberghe ont été édifiées non loin de quelques chefs d'oeuvre de Victor Horta, dans le quartier Louise (voir la promenade n°10) ou (voir la promenade n°9 ) dans le nouveau quartier des squares créé par la volonté du roi Léopold II (squares Gutenberg, Marie-Louise, Ambiorix et les avenues qui vont avec).
Et d'abord, tir groupé de trois maisons sur le square Gutenberg. C'est ici, au n°19, que l'on trouve la première oeuvre d' Armand Van Waesberghe. Elle est datée de 1896, le petit génie a tout juste 17 ans. Gutenberg. C'est ici, au n°19, que l'on trouve la première oeuvre d' Armand Van Waesberghe. Elle est datée de 1896, le petit génie a tout juste 17 ans
Et d'abord, tir groupé de trois maisons sur le square Gutenberg. C'est ici, au n°19, que l'on trouve la première oeuvre d' Armand Van Waesberghe. Elle est datée de 1896, le petit génie a tout juste 17 ans. Gutenberg. C'est ici, au n°19, que l'on trouve la première oeuvre d' Armand Van Waesberghe. Elle est datée de 1896, le petit génie a tout juste 17 ans
Armand Van Waesberghe. 19 square Gutenberg (1896) . |
Les deux autres maisons du square Gutenberg ne sont pas moins étonnantes et démontrent l'affolante inventivité du jeune architecte dans un monde totalement tributaire du style Renaissance flamande, du néogothique ou du classicisme français.
Armand Van Waesberghe 8 square Gutenberg (1898) |
Armand Van Waesberghe 5 square Gutenberg (1898) |
A voir cet ensemble c'est donc à un véritable festival d'Art nouveau que les Bruxellois
de la fin du XIXème siècle sont invités sur ce square Gutenberg.
Avec une conséquence stupéfiante encore aujourd'hui : malgré les destructions massives qui ont suivi et le rejet de l'Art nouveau pendant plus de 60 ans nous décomptons encore plus de 500 maisons de ce style à Bruxelles.
Armand Van Waesberghe - 55 rue Philppe Le Bon (1902) |
Après ce coup de maître, Armand Van Waesberghe dépose définitivement crayons, équerres et compas et quitte le monde de l'architecture. Sans un mot d'explication.
Postscriptum : On compte encore trois autre maisons d'Armand Van Waesberghe, deux au 50 et 76 avenue de la Brabançonne (avenue qui donne sur les squares) et une au 85 de la rue Faider. Toutes trois se trouvent a proximité de chefs d'oeuvre construits par Victor Horta.
Malgré nos recherches, il ne nous a pas toujours été possible de déterminer la date du décès des architectes ou des artistes ayant réalisé une oeuvre montrée dans cet article ou de contacter leurs ayants droit. Toute précision ou information sera immédiatement prise en compte. Sans autorisation, le ou les documents photographiques concernés seront immédiatement retirés. Toutes les photos de ce blog sont de l'auteur
A. Van Waesberghe Porte d'entrée du 50 avenue de la Brabançonne (1898) |
Postscriptum : On compte encore trois autre maisons d'Armand Van Waesberghe, deux au 50 et 76 avenue de la Brabançonne (avenue qui donne sur les squares) et une au 85 de la rue Faider. Toutes trois se trouvent a proximité de chefs d'oeuvre construits par Victor Horta.
Superbe sgraffite du 50 avenue de la Brabançonne |
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