samedi 3 août 2013

Promenade 1 Autour de la place de Châtelain

PROMENADE N°1
Autour de la place de Châtelain

      Srgaffite Art nouveau (artiste non identifié)
          Façade du 2 parvis de la Trinité
Son marché du mercredi (fruits, légumes, fromages etc.) a fait de  la place du Châtelain un des lieux les plus à la mode de Bruxelles. Il est particulièrement fréquenté par de nombreux français qui ont élu Ixelles comme lieu de résidence. On sait moins que cette charmante place, située à mi-chemin entre le musée Victor Horta et l'Hôtel Solvay, est au coeur de l'Art nouveau bruxellois. 

Dans presque toutes les rues qui rayonnent autour de cette place se logent de remarquables édifices d'inspiration modern style. 

Parvis de la Trinité
     Le temple des Augustins 
     (gravure du XVIIIe siècle)
Commençons par un petit tour du côté de l'église de la Sainte Trinité, monument baroque brabançon du XVIIème siècle. Sa façade trônait autrefois au milieu de la place de Brouckère. Elle fut démontée puis reconstruite à Ixelles en 1895 - en  pleine effervescence moderniste. Il est vrai qu'à l'époque les partisans d'une nouvelle esthétique architecturale ne constituaient qu'une faible minorité. Le triomphe de l'Art nouveau n'était même pas imaginable. 



92 rue Africaine Benjamin de Lestrée (1904)

Neuf années plus tard, sur le côté droit de cette église, au 92 rue AfricaineBenjamin De Lestré de Fabribeckers (1865-1928) construit l'une de ses plus belles maisons justifiant de façon géniale et sensible la raison d'être de la nouvelle architecture : la quête de la lumière .De briques claires rehaussées de pierres blanches et bleues, la façade est dans le style Art nouveau géométrique initié par Paul Hankar. Elle se caractérise par son rythme asymétrique: les deux baies du rez-de-chaussée sont surmontées par un large bow-window à trois fenêtres s'appuyant sur une console centrale. Au-dessus,  le vaste balcon est accessible par une grande porte inscrite dans un unique arc de briques outrepassé et, enfin, aux derniers étages trois baies plus étroites.



  Élément décoratif
  au symbolisme secret
 Mais ce qui fascine le plus ici, c'est le remarquable travail décoratif Art nouveau en fer forgé et en pierre blanche. De Lestrée  utilise de façon répétée un élément au symbolisme caché : le double cercle enchassé porté par trois tiges végétales stylisées. 


                       









On le retrouve notamment dans la ferronnerie de la double porte d'entrée et dans les portes intérieures du halle d'entrée.
                               Double porte du 92 rue Africaine 
et hall d'entrée
Le décor intérieur de cette maison a été largement conservé, malgré l'installation d'un ascenseur,  mais si le hall d'entrée est Art nouveau, le bel étage trahit la schizophrénie des premiers propriétaires déchirés entre aspiration moderniste et goût inébranlable pour la tradition (en l'occurrence : dans la grande pièce avant c'est néo-renaissance flamande et cuir de Cordoue). Mais à l'arrière c'est la lumière qui l'emporte dans la grande salle de réception. 


     Grande salle de réception du 92 rue Africaine aujourd'hui transformée en bureau      




                  Des majoliques aussi délicates que des hirondelles
A deux pas de la maison construite par De Lestrée, ne manquez pas au coin de la rue du Bailli la maison aux hirondelles, 6 parvis de la Trinité. Elle date de 1909 (architecte non identifié actuellement). La façade en briques émaillées blanches et bleues  est bien dans le ton de l'Art nouveau avec ses garde-corps en fer forgé, son élégante corniche en bois s'appuyant sur des aisseliers entre lesquels s'envolent des hirondelles (majoliques). On s'attend presqu'à les voir maçonner leurs nids.
6 Parvis de la Trinité / 97 rue du Bailli. 
   La maison aux hirondelles (1909)

Le rez-de-chaussée de pierre bleue a conservé en façade presque tous ses éléments d'origine Il abrite aujourd'hui une maison de thé traditionnelle  chinoise, le Cha Yuan










Au 75 rue du Bailli, surprise surprise: vous y trouverez Les Caprices du Bailli, une pâtisserie établie depuis 1904 dans une maison classique mais au décor très fin de siècle conservé: portes d'entrée, miroirs biseautés et grand vitrail. Le lieu est apprécié et recherché des cinéastes.
                   Le vitrail démultiplié des Caprices du Bailli, 75 rue du Bailli
                      
Rue du Châtelain

         63 rue du Châtelain. 
        Georges Hobé 1903
Au 63 rue du Châtelain, George Hobé (1854-1936) déploie tout son talent, en 1903 dans le plus pur esprit de l'Art nouveau belge, à la fois sobre et margistralement provocateur, avec façade subtilement asymétrique et message ésotérique. Pierres bleues et briques blanches donnent le rythme. Sous la corniche, délicatement restaurée, un sgraphite symboliste abstrait dans les tons vert d'eau, beige et blanc.

                                            Un sgraffite aux symboles égyptianisans


Au 34,36 et 38 rue du Châtelain
un groupe de trois 
34, 36, 38 rue du Châtelain.
Georges Cochaux (1899)
immeubles à appartements construits en 1899 comme un ensemble homogène par Georges Cochaux. Style éclectique, tendance Renaissance flamande, mais l'influence du modern style se glisse dans les fers forgés et les vitraux (impostes et sous-corniches)








Au 29 rue du Châtelain, c'est plus historique!  Ernest Blérot construit sa première maison en 1896.
Le renard et la cigogne,
élément Art nouveau du décor architectural
Elle n'est pas caractéristique de son oeuvre ni de l'Art nouveau en général, mais on y décèle déjà le goût prononcé du jeune architecte pour la décoration des façades. 
Ici c'est un petit bestiaire des fables qui se déploie en   bestiaire en sculptures et sgraffites:
renard et cigogne, lion en console et aigle surveillant la porte d'entrée.


Poursuivant cette promenade, nous arrivons rue de Livourne. Tournez à droite. Un architecte oublié, Louis Bral, construit au 135-137 rue de Livourne une unifamiliale qui attire 

135-137 rue de Livourne. Louis Bral. 1896
l'attention par l'usage très moderne qu'il fait de colonettes métalliques pour élargir au maximum les baies du premier et du deuxième étage. La lumière toujours!
La baie du premier étage s'ouvre sur un grand balcon au garde-corps forgé dans le pur esprit “Horta”. A noter la double porte d'entrée (assez rare à Bruxelles): l'une était sans doute réservée aux livreurs et à la domesticité car à l'époque, ne l'oublions pas, sans frigo, sans lave-vaisselle, sans chauffage central et souvent encore sans électricité, les ménages bourgeois employaient à plein temps une ou plusieurs servantes. 
        Un garde-corps en coup de fouet digne de Victor Horta. Louis Bral (1896)
La baie du premier étage s'ouvre sur un grand balcon au garde-corps forgé dans le pur esprit “Horta”. A noter la double porte d'entrée (assez rare à Bruxelles) L'une était sans doute réservée aux livreurs et à la domesticité car à l'époque, ne l'oublions pas, sans frigo, sans lave-vaisselle, sans chauffage central et souvent encore sans électricité, les ménages bourgeois employaient à plein temps une ou plusieurs servantes. 

En poussant encore un peu plus loin la curiosité vous arriverez au 50 rue Washington,  Ernest Blérot 
Chassis reconstitué pour la maison  construite par
Ernest Blérot en 1898 (50 rue Washington)
a construit en 1898 – deux ans après sa première maison de laate rue du Châtelain- une demeure bourgeoise qui rassemble cette fois toutes les caractéristiques de ce que sera le style Blérot. Elle a longtemps été défigurée par la destruction du chassis du bel étage (probablement vitraillé) et de la porte d'entrée remplacée par un affreux ouvrant en verre et métal. La façade a heureusement retrouvé une grande partie de son charme grâce à une restauration judicieuse de ces deux éléments essentiels: un témoignage de la passion que les Bruxellois vouent désormais à “leur” Art nouveau. Blérot avait construit un an auparavant une autre maison au 34 rue Washington. Mais elle a été démolie en 1989, juste au moment où Bruxelles devenant une région à part entière  pouvait entreprendre de sauver son important patrimoine Art nouveau . 
           50 rue Washington. Ernest Blérot (1898)
                            Porte "recréée"

Rue du Magistrat

En remontant la rue du Magistrat, on trouve entre les numéros 47 et 37, une impressionnante  série de maisons bourgeoises construites dans l'esprit à la foi moderniste et individualiste du début du XXème siècle bruxellois. A chacune son style, à chacune sa personnalité.
Le 47 rue du Magistrat est une oeuvre d'Alfred Sarot,datée de 1904.
47 rue du Magistrat. Alfred Sarot
(1904)
Façade, en briques blanches rehaussées de pierres blanches, typique de l'Art nouveau local tout comme la composition asymétrique triangulaire de la travée principale. A remarquer, sous la corniche, de discrets motifs décoratifs composés chaque fois sur une quinzaine de carreaux blancs. Dans le panneau central apparaissent le triangle et le compas, signalant un propriétaire franc-maçon.Une façon en quelque sorte d'envoyer un message au passant. C'est une volonté qui se manifeste très fréquemment chez les amoureux  - un peu militants - de l'Art nouveau bruxellois
Sous la corniche un message envoyé discrètement aux passants



Juste à côté, au 45 rue du Magistrat, Léon Delune décline  tous les ingrédients de l'art nouveau dans cette  maison construite en 1902 .  Façade joliment restaurée.




Porte japonisante. 45 rue du Magistrat. Léon Delune '1902)
45 rue du Magistrat. Léon Delune 1902
La porte d'entrée  japonisante intègre  belles boiseries et verre translucide. D'une sobriété extrême  que l'on pourrait presque qualifiée d'exubérante elle témoigne de de l'introduction rapide  de tout nouveaux concepts esthétique dans l'art européen depuis les années 1880.  






Maintenant regardez bien la composition de la façade. La fenêtre du demi sous-sol, en arc outrepassé, est dominée par la fenêtre rectangulaire du rez-de-chaussée. Au premier étage, tout se décale. La baie unique, qui s'ouvre à mi-largeur de la porte d'entrée, est divisée en trois parties par deux meneaux de pierre bleue ouvragés dont un paraît s'appuyer sur le vide. mais ici on en voit la raison : une poutrelle métallique permet l'asymétrie tout en empêchant l'effondrement de l'ensemble.
 Au deuxième étage, même scénario: la baie est divisée en quatre parties  par  trois  menaux aériens dont le médian semble s'appuyer sur le vide  (défiant la logique des forces).  Enfin la corniche, soutenue par neuf console (encore une “hérésie” architecturale et un raffinement esthétique dont raffole les modernistes) est entourée de deux étonnantes lucarnes passantes.  L'imagination est au pouvoir. 
Pour ne pas gâcher notre plaisir, oublions le décor de grappes de raisin en carreaux de céramiques plutôt affligeant de banalité. 

39  rue du Magistrat. A.Jeannin.1904 
Aux 41 et 39 rue du Magistrat, A. Jeannin orne de fers forgés Art nouveau rez-de-chaussée et  balcons de cette double maison très éclectique construite en 1904


Enfin, au 37 rue du Magistrat, Léon Delune , encore lui, avait déjà signé en 1900 une autre maison à façade de pierres blanches et pierres bleues, beaucoup plus “classique”. On est loin des audaces du numéro 45. Mais la belle porte d'entrée d'inspiration Art nouveau géométrique et les consoles de la corniche sont prémonitoires.

Détail de la porte du 37 rue du Magistrat telle qu'elle existait 
La poignée a malencontreusement été "modernisée" récemment 

A noter qu'en face, le frère de Léon, Ernest Delune, autre star de l'Art nouveau, avait construit deux maisons de style néo-Rennaissance flamande aux 44 et 46 rue du Magistrat en 1893, au moment même où, à trois pâtés de maisons, Victor Horta boulversait l'architecture mondiale avec la Maison Tassel, 6 rue Paul-Emile Janson


Victor Horta, rue de l'Aqueduc 
On retrouve précisément Victor Horta au 157 rue de l'Aqueduc où il construit en 1896 une très belle maison pour l'un de ses plus grands admirateurs et amis, l'écrivain, journaliste et critique d'art Sander Pierron (de son vrai nom Alexandre Pierron). Elle est de dimension relativement modeste comme la plupart des maison bourgeoises construites à cette époque - le métier d'écrivain n'est pas d'un grand rapport - mais tous les détails sont signés par le maître (encadrement de la porte en pierre bleue, sonnette, boîte aux lettres, porte, poignée de porte, fer forgé, etc.). L'intérieur, sobre, est aussi remarquable que l'extérieur. C'est l'une des cinq maisons - dont la sienne devenue le Musée Horta, que le grand innovateur a construit dans le même quartier. L'oeuvre essentielle de ce génie a donc été réalisée dans un “espace-temps” extraordinairement concentré

Par contraste, juste à côté de cette maison se trouve l'école primaire et le jardin d'enfant du Tenbosch qui fut construite par la commune d'Ixelles deux ans plus tard.Son style néo-Renaissance flamande très en vogue auprès des pouvoirs publics contraste singulièrement avec la grande élégance de la maison Sander-Pierron (1896).


    Jardin d'enfants Tenbosch construit en 1898 
       à deux pas de la maison Sander Pierron


Place Leemans
La place Leemans donne notamment accès à la rue Américaine (Musée Horta) et est traversée par les rues Washington et Tenbosch, toutes deux particulièrement riches en immeubles modernistes.

Rue Washington (I) (à droite en montant), 
Au 127 rue Washington, ce bel immeuble daté de 1911 est la dernière oeuvre de Gustave Strauven qui abandonne l'architecture à 33 ans à peine.
127 rue Washington. 
Gustave Strauven 1911

Il est orné de superbes sgrafites attribués à Paul Cauchie. Ils ont retrouvé tout leur éclat après une récente restauration. Entrée cochère munie d'une double grille en fer forgé de même inspiration que les sgraffites. A admirer aussi les trois impressionnantes consoles de pierre bleue sculptées qui supportent l'oriel courant sur deux étages. Leur taille en coup de fouet reste la marque distinctive de l'esprit créatif de Gustave Strauven. 

Gustave Strauven (1911)
Console géante imaginée comme une signature en soi
    

Aux 131 et 133 rue Washington, Benjamin De Lestré de Fabribeckers construit en 1905 côte à côte un hôtel de maître et une maison plus modeste: deux réalisations que l'on  qualifie volontiers d'éclectiques mais qui sont encore très marquées par l'Art nouveau. 
                    131  rue Washington. 
                  Benjamin De Lestré  (1905)
Il est d'ailleurs souvent difficile de trancher. Certains architectes passent d'un style à l'autre et parfois les mélangent allègrement. Ce qui est le cas dans cette rue avec les oeuvres tardives de Gustave Strauven et de Benjamin De Lestré, oeuvres qui attestent du caractère très peu dogmatique de l'Art nouveau bruxellois. La preuve par sept dans la rue voisinne, la rue Tenbosch.




Rue Tenbosch (2) (à gauche) 
Revenez place Leemans et prenez la première rue à gauche. Du n°76 au n°86 et au n° 94 rue Tenbosch, sept maisons construites côte à côte aux alentours de 1900 témoignent de l'extraordinaire diversité de l'Art nouveau à Bruxelles.
Rue Tenbosch. Un ensemble Art nouveau impressionnant... longtemps oublié
Toutes ces maisons sont l'oeuvre de quelques architectes. Certains ont laissé leurs noms dans la pierre: Edmond Lodewyck aux 78 et 80 (1908 et 1907 ), Jacques Ansiaux aux 82 et 86 (1908 et 1907), d'autres sont identifiés (Benjamin de Lestré de Fabribeckers, au 94 (1902 / sgraffites datés de 1903). Ces maisons longtemps méprisées et négligées avaient un air tristounet mais les opérations de rénovation récemment entreprises ont mis en évidence une remarquable concentration de créativité.

78 rue Tenbosch, Edmond Lodewijk, après avoir construit une première maison Art nouveau au 80, entreprend l'année suivante une oeuvre beaucoup plus radicale en briques crème striée de doubles lignes de briques rouges enserrant de la pierre bleue.


 78 rue Tenbosch.E. Lodewijck 1904

Le dessin est asymétrique : la porte et les deux fenêtres du rez-de-chaussée sont dominées par une grande logette à base trapézoïdale (pierre bleue et chassis de bois) surmontée d'une terrasse à garde-corps de fonte à fleurs stylisées inscrites dans un double cercle. Ce balcon est accessible par une spectaculaire baie vitrée en arc outrepassé encadrée de briques rouges et divisée en trois par deux meneaux en pierre bleue. Au dernier étage, la large baies qui capte toute la lumière est divisée par des meneaux prolongeant les lignes verticales du grand cercle. Enfin la corniche délicatement dessinée achève de donner la sensation d'une audacieuse harmonie moderniste.

Par contraste, avec son style géométrique dépouillé, la façade que Jacques Ansiaux imagine en 1906 pour le 86 rue Tenbosch fait inmanquablement songer à Josef Hoffmann, le maître Autrichien qui a entrepris la même année, le long de l'avenue de Tervueren,  la construction du célébrissime Palais Stoclet. Même rigueur annonciatrice d'une nouvelle architecture.

    86 rue Tenbosch. Jacques Ansiaux. 1906. 
La modernité autrichienne du Palais Stoclet  s'impose à l'Art nouveau bruxellois
                     
En face de ces remarquables maisons le curieux immeuble ultra plat du 75 rue Ten Bosch est orné de quelques très beaux sgraffites
Rue Tenbosch (II) (de l'autre côté de la place Leemans)
    
De l'autre côté de la place Leemansau 67 rue Ten Bosch les grandes baies vitrées d'une toute petite maison en briques jaunes attirent l'oeil. Ici, la conquête de la lumière, permise par l'utilisation de poutrelles d'acier, est très caractéristique de l'esprit Art nouveau bruxellois. 
La modestie de cette maison en souligne aussi le caractère d'une esthétique  pour le peuple, sinon par le peuple.

A remarquer, aussi, le très beau panneau de majolique au premier étage au dessus de la porte d'entrée.

                                 67 rue Tenbosch. Lumière et délicatesse


Rue Washington (II)
Porte cochère du 112 rue Washington
Benjamin de Lestré de Fabribekers
Faisant angle avec la place Leemans, au 112 Rue WashingtonBenjamin De Lestré de Fabribeckers a construit un immeuble de rapport assez classique, mais où l'on retrouve quelques beaux éléments Art nouveau dont la double porte en verre et fer forgé. 
Presqu'en face, au 85 Rue Washington, Victor Horta construit en 1906 sa dernière maison Art nouveau pour un particulier. C'est la cinquième dans le même quartier. 
Commandée par Emile Vinck, membre du Parti Ouvrier Belge et de la Loge des Amis philanthropes, elle marque quasiment la fin d'une aventure esthétique commencée treize années plutôt. Si l'on excepte la ferronnerie Art nouveau du balcon toute la façade, d'une simplicité rigoureuse, respire le calme et la tranquillité. A l'intérieur Horta déploie toujours son génie dans l'organisation des espace et la captation de la lumière. Mais on le sent bien, le prodigieux inventeur du modern style est sur le point de tourner la page. Ce sera fait en 1909 avec la construction en plein centre ville du magasin et des ateliers de l'orfèvre-sculpteur moderniste Philippe Wolfers.

   73-75 rue Armand Campenhout (1902). Architecte inconnu
En passant, jeter donc encore un coup d'oeil aux 73, 75 rue Armand Campenhout et à quelques autre bâtisses de cette rue(68, 70, 91) . Une série de petites maisons ouvrières banales construites vers 1902. Elles ont miraculeusement survécu jusqu'à nos jours (malgré une menace persistante de destruction). L'Art nouveau y apparait de façon plus ou moins discrète mais suffisamment pour démontrer que cet art-là était vraiment un art pour tous.

   Une décoration modeste mais très signifiante


Malgré nos recherches, il ne nous a pas toujours été possible de déterminer la date du décès des architectes ou des artistes ayant réalisé une oeuvre montrée dans cet article ou de contacter leurs ayants droit. Toute précision ou information  sera immédiatement prise en compte. Sans autorisation, le ou les documents photographiques concernés seront immédiatement retirés. . 










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