Magic squares
Point de départ : métro
Maelbeek (ligne 1-5) ou la gare SNCB Schumann. Bus 59 (Livingstone),
60-63-64 (Ambiorix)
En
sortant de la gare ou de la station de métro descendre vers la
chaussée d'Etterbeek en direction du square Marie-Louise. Prendre, à
droite, la rue Stévin jusqu'à la rue Saint-Quentin.
Vous allez entrer dans un des quartiers les plus stupéfiants de Bruxelles. Préparez-vous bien. La promenade est longue mais vous en reviendrez éblouis. Commençons par la rue Saint Quentin
Vous allez entrer dans un des quartiers les plus stupéfiants de Bruxelles. Préparez-vous bien. La promenade est longue mais vous en reviendrez éblouis. Commençons par la rue Saint Quentin
1
– 30 et 32 rue Saint Quentin, les deux premières maisons de
Gustave Strauven
Profil du balcon du 32 rue Saint Quentin (Gustave Strauven) |
La façade exubérante du 30 rue Saint Quentin (Gustave Staruven) |
Tête de la rampe d'escalier sans doute dessinée par Strauven |
Le grand vitrail faustien du 30 rue Saint Quentin (artiste inconnu) |
Détail sous la corniche du 32 rue Saint Quentin (Gustave Stauven) |
Après ce festival architectural, redescendez jusquà la chaussée d'Etterbeek et dirigez vous vers le quartier des quatre squares (Guttenberg, Marie Louise, Ambiorix et Marguerite).
Aménagé vers 1880 par Gédéon Bordiau sur un long terrain incliné traversé perpendiculairement et souterrainement par une voie de chemin de fer, cet enchaînement de squares constitue encore aujourd'hui une des plus remarquables réalisations urbanistique bruxelloise mêlant grottes,
Le square Marie Louise avec son étang et la Cigale sculptée par Emile Namur (1900) |
L'hôtel Van Eetvelde, Victor Horta (1895) |
3
– Armand Van Waesberghe se déchaîne square Guttenberg (et rue
Philippe le Bon).
19 square Gutenberg Armand van Waesberghe (1896) |
Jeune prodige, véritable Rimbaud de
l'Art nouveau, Armand Van Waesberghe n'avait que17 ans lorsqu'en 1896 il édifia sa première maison au n° 19 square Guttenberg. Tous les éléments de l'Art nouveau s'y trouvent déclinés avec talent: la porte ajourée avec ses fers forgés et son encadrement de pierre bleue fluide, le balcon avec son garde-corps délicat dont la figure centrale rappelle celle de la porte.
5 square Gutenberg Armand Van Waesberghe (1898) |
55 rue Philippe Le Bon Armand Van Waesberghe (1900) |
Là, l'encadrement de pierre bleue de la porte et de l' imposte se prolonge en une ligne sinueuse stupéfiante autour des fenêtres du demi sous-sol et du rez-de chaussée. Un peu mystérieux, deux beaux graffites rouges brun et ocre, les fers forgés et les vitraux confèrent à l'ensemble une poésie très personnelle.C'est le chef d'oeuvre ou en tout cas l'oeuvre
Le mystère d'un sgraffite Armand Van Waesberghe (1900) |
(*) 50 et 52
avenue de la Brabançonne, 18 et 20 avenue Ducpétiaux, 52 rue
d'Irlande, 85 rue Faider, 19 drève des Weigélias, 49 rue de Theux,
26 rue Van Campenhoudt et 84 rue Saint George (voir l'article consacré spécifiquement à A. Van Waesberghe)
Porte d'entrée 70 rue Philippe Le Bon Victor Taelmans (1899 |
46, rue Cardinal, porte d'entreée Benjamin de Lestré de Fabribeckers (1900) |
Quittez le square Gutenberg et remontez le long du square Marie Louise jusqu'à la rue Cardinal. Au 46, Benjamin de Lestré de Fabribeckers, architecte prolifique dans tous les styles,
y
a créé une superbe maison dont les principaux attraits sont la
magnifique porte d'entrée au grand vitrail en queue de paon qui se poursuit
naturellement dans l'imposte. La grande baie du rez-de-chaussée
avec son
encadrement de petits bois et ses vitraux peuplé d'iris (la
fleur symbolisant Bruxelles) est aussi une pure merveille. Le reste de la façade est à l'avenant mêlant généreusement vitraux, bas reliefs et ferronneries
Il faut
voir cette façade de nuit, éclairée de l'intérieur, pour saisir
pourquoi les bourgeois bruxellois, plutôt conservateurs de nature,
adoptèrent avec enthousiasme l'extraordinaire révolution
esthétique qui leur était proposée.
En face, maison Art nouveau construite en 1899 par S. Daeyer.
46, rue Cardinal, détail de la façade B. de Lestré de Fabribeckers (1900) |
En face, maison Art nouveau construite en 1899 par S. Daeyer.
5
– 2 et 4 avenue Palmerston. Le bijou délicat de Victor Horta :
l'hôtel Van Eetvelde (1895-1897),
Diplomate
de formation, Edmond Van Eetvelde fut nommé Secrétaire Général
de l'Etat indépendant du Congo dont le souverain, depuis 1885,
n'était autre que le roi des Belges, Léopold II.
En 1895, il
demande à Victor Horta de lui construire au
4 avenue Palmerston, Résidence d'Edmond Van Eetveld Secrétaire général de l'Etat indépendant du Congo Victor Horta (1895) |
4 avenue
Palmerston une résidence personnelle qui symboliserait aussi les
potentialité futures du Congo. D'où un intérieur extraordinaire
qui a fait fantasmer un nombre incroyable d'admirateur. Les
boiseries du bureau, en acajou clair du Congo et corail, forment un
des plus beaux décors encore existants, dû à l’architecte. Quant
à la verrière vitraillée qui éclaire le hall de réception elle
est positivement sublime. Cette maison est aujourd'hui la propriété
de la Figaz, une société gazière belge.
Au
fil du temps, Edmond Van Eetvelde fit
contruire deux annexes à la
maison initiale, une à gauche avec la grande verrière éclairant
une salle de réunion et une autre à droite. Et puis, il demanda à
l'architecte de construire encore le n°2
de l'avenue Palmerston
qu'il destinait à la location. C'est donc un ensemble en quatre
temps que l'on peut admirer aujourd'hui. Mais la partie plus
remarquable est incontestablement la première. Horta utilise pour la
première fois
dans une maison privée une structure métallique qui
encadre les fenêtres et supporte les étages, d'où l'élégante
légèreté de cette façade. Sobrité aussi des éléments
décoratifs comme ces panneaux en mosaïque deux tons rehaussés de
lignes abstraites en coup de fouet, invention du
maître qui fut
imitée par beaucoup d'architectes et de décorateurs parmi lesquels
Hector Guimard en son métro parisien.. Même observation pour la
grille d'entrée qui décline les mêmes motifs.
2 (et 4) avenue Palmerston Victor Horta |
Détail de la structure métallique du 4 avenue Palmerston Victor Horta (1895) |
Panneaux décoratif du balcon du 3ème étage, 4 avenue Palmerston Victor Horta (1895) |
En même temps qu'il construit l'hôtel Van Eetvelde,Victor Horta
Entrée du 3 Avenue Palmerston Hôtel Deprez-Van de Velde Victor Horta (1895) |
6
– La Folle Chanson de Jef Lambeaux
La Folle Chanson de Jef Lambeaux (1884) |
Et tout
en contemplant ce groupe sculptural voluptueux remontez l'avenue Palmerston
jusqu'à l'angle de la rue des Eburons. Le détour vaut le coup
d'oeil.
7
– 50 square Ambiorix, la Maison des Quakers
Aujourd'hui la Maison des Quakers Georges Hobbé (1898) |
Le
coin du square Ambiorix et de la rue des Eburons est meublé par une
maison en brique rouge d'apparence classique construite par
Georges Hobbé (promenades n°1 et 5)
en 1898. Mais le grand bow- window blanc et celui moins imposant au
dessus de la porte d'entrée lui confère une note Art nouveau très
caractéristique. Hobbé utilise aussi la pierre blanche pourrythmer la façade de façon très personnelle (menaux et lintaux des fenêtres) .
L'architecte qui s'affirmait aussi comme décorateur a assurer intégralement la mise en scène intérieure de cette maison
ce qui nous vaut un festival de portes et de
Ce décor intérieur qui a été entièrement préservé depuis un siècle Georges Hobé (1898) |
vitraux Art nouveau ainsi que l'utilisation pour recouvrir les murs d'un papier spécial qui fait encore rêver les spécialistes. Fabriqué
au Japon estampé à froid d'un décor floral, il fut doré à la main après la pause.
Un papier peint japonais exceptionnel |
Enfin, comme Horta, Georges Hobé éclaire la vaste cage d'escalier d'une lumière zénitale.
Depuis 2003, cette maison très bien
restaurée est devenue la Maison des Quakers
8
– Entre les Eburons et Waterloo Wilson
La maison de la chanteuse lyrique |
Un gout certain pour l'étrange Léon Delune |
9
– 11 square Ambiorix: la 8ème merveille de l'Art nouveau bruxellois: la
maison Saint-Cyr, (1901-1903)
Maison Saint-Cyr Gustave Strauven (1901-1903) |
La
maison la plus emblématique de tout l'Art nouveau bruxellois a été
imaginée par Gustave Strauven au n° 11 du Square Ambiorix.
L'architecte adorait les défis les plus impossible. Mais ici il
s'est surpassé pour satisfaire les exigences du peintre Georges
Léonard de Saint-Cyr qui serait sans doute totalement oublié
aujourd'hui si Strauven ne lui avait fait un cadeau inoui: lui bâtir
en deux ans l'une des résidences les plus extraordinaires de
l'univers...une sorte de
Taj Mahal de l'Art nouveau. C'est une
maison complètement folle. Sur quatre mètres de largeur et un
quinzaine de hauteur se déploie un opéra baroque de fers forgés,
de balcons, de menuiseries, de pierres sculptées et de rêves qui
défie toute imagination. A elle seule la loggia circulaire du
quatrième étage, couronnée d'un épi en fer forgé, est une
véritable provocation, défi à toutes les
La loggia supérieure |
Une fragilité extrême qui défie l'usure du temps depuis plus d'un siècle |
10 -Le Titien et Le Corrège font la fête à l'Art nouveau
Joseph Baudouin (1899 |
Littéralement : le rêve éveillé d'un architecte classique inspiré par l'explosion de l'Art nouveau 35 rue Le Corrège, Edouard Ramaekers (1899-1900) |
Tout est symbole mystique dans cette façade stupéfiante 35 rue Le Corrège, Edouard Ramaekers (1899-1900) |
Très bien conservé, le rez de chaussée lui-même est aussi saisissant avec ses mosaïques polychromes et ses portes garnies de vitraux.
22 rue Le Corrège. Paul Grade |
11
– Pause rue Franklin.
La
rue Franklin et quelques rues avoisinnantes, malgré la proximité
obsédante du siège de la Commission européenne, ont réussi à
sauvegarder leur aspect très fin de siècle. Face à la fringale des
promoteurs immobiliers, il y a eu quelques sauvetages homériques.
Toutes ces rues abritent aujourd'hui de très nombreux bistrots et
restaurants fort fréquentés par les eurocrates....mais aussi par
les touristes d'un jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire