9ème promenade
Magic squares
Point de départ : métro
Maelbeek (ligne 1-5) ou la gare SNCB Schumann. Bus 59 (Livingstone),
60-63-64 (Ambiorix)
En
sortant de la gare ou de la station de métro descendre vers la
chaussée d'Etterbeek en direction du square Marie-Louise. Prendre, à
droite, la rue Stévin jusqu'à la rue Saint-Quentin.
Vous allez entrer dans un des quartiers les plus stupéfiants de Bruxelles. Préparez-vous bien. La promenade est longue mais vous en reviendrez éblouis. Commençons par la rue Saint Quentin
1
– 30 et 32 rue Saint Quentin, les deux premières maisons de
Gustave Strauven
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Profil du balcon du 32 rue Saint Quentin (Gustave Strauven) |
En
1896, Gustave Strauven n'a que 18 ans lorsqu'il entre comme collaborateur chez un Victor Horta en train de mettre la dernière main à la Maison
du Peuple (1898,détruite en 1965) et à l'Hôtel van Eetvelde que vous allez voir un peu plus loin. Trois ans plus tard, en 1899, le jeune élève , 21 ans à peine, construit
ses deux premières maisons rue Saint Quentin pour une certaine dame Spaak.
Deux maisons modestes mais qui annoncent déjà l'extraordinaire
exubérance de cette future star de l'Art nouveau bruxellois.
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La façade exubérante du 30 rue Saint Quentin (Gustave Staruven) |
Au 30, l'utilisation innovante de l'acier lui permet d'appuyer son balcon sur le mitant des fenêtres du rez-de-chaussée et de le faire s'envoler dans une verve de fers forgés directement inspirée par le maître Victor. Au 32 le balcon n'est plus en fer mais en pierres bleues sculptées en ondes mouvantes. Remarquez que d'une façade à l'autre Gustave Strauven change la gamme des couleurs, des briques de parement et leur rythme
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Tête de la rampe
d'escalier sans doute
dessinée
par Strauven |
L'intérieur bourgeois de ces maisons contraste singulièrement avec la virtuosité virevoltante de Gustave Strauven...comme s'il y avait un divorce, une incompatibilité quasi métaphysique, en entre l'âme bourgeoise des futurs propriétaires et la révolution esthétique qui impose ses lois comme un fait d'évidence. De là sans doute le hiatus stupéfiant entre tous les éléments architecturaux et le grand vitrail romantique derrière les ferronneries du balcon du n°30
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Le grand vitrail faustien du 30 rue Saint Quentin (artiste inconnu) |
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Détail sous la corniche du 32 rue Saint Quentin (Gustave Stauven) |
Après ce festival architectural, redescendez jusquà la chaussée d'Etterbeek et dirigez vous vers le quartier des quatre squares (Guttenberg, Marie Louise, Ambiorix et Marguerite).
2–
Quatre squares et une avenue
Aménagé vers 1880 par Gédéon
Bordiau sur un long terrain incliné traversé perpendiculairement
et souterrainement par une voie de chemin de fer, cet enchaînement
de squares constitue encore aujourd'hui une des plus remarquables
réalisations urbanistique bruxelloise mêlant grottes,
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Le square Marie Louise avec son étang et la Cigale sculptée par Emile Namur (1900)
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cascades,
étangs, jets d'eau, jardins, et... sculptures. Parmi ces dernières,
la ravissante jeune fille nue – dite La Cigale - a été sculptée en 1900 par Emile
Namur... En vous plaçant à côté d'elle, vous aurez une vue superbe
sur
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L'hôtel Van Eetvelde,
Victor Horta (1895) |
l'ensemble des squares et, juste au-dessus de la fausse grotte
en rocaille vous aurez un premier aperçu de l'une des plus belles
maisons de Victor Horta, l'hôtel Van Eetevelde avec sa façade
rose-gris étincellante sous le soleil. Mais avant de remonter le
long de ces squares arrête-vous un instant dans le petit square
Gutenberg
3
– Armand Van Waesberghe se déchaîne square Guttenberg (et rue
Philippe le Bon).
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19 square Gutenberg Armand van Waesberghe (1896) |
Jeune prodige, véritable Rimbaud de
l'Art nouveau, Armand Van Waesberghe n'avait que17 ans lorsqu'en 1896 il édifia sa première maison au n° 19 square Guttenberg. Tous les éléments de l'Art nouveau s'y trouvent déclinés avec talent: la porte ajourée avec ses fers forgés et son encadrement de pierre bleue fluide, le balcon avec son garde-corps délicat dont la figure centrale rappelle celle de la porte.
Deux ans plus tard, plus assuré, plus audacieux et plus maître de son art que
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5 square Gutenberg Armand Van Waesberghe (1898) |
jamais, il construit avec plus de volubilité encore les n° 5 et 8 du square Gutenberg. Mais cet architecte sorti à peine de l'enfance poursuit son équipée solitaire. Le 5 du square Gutenberg est comme l'esquisse de ce qu'il construira deux ans plus tad dans la rue voisine au 55 rue Philippe Le Bon.
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55 rue Philippe Le Bon
Armand Van Waesberghe (1900) |
Là, l'encadrement
de pierre bleue de la porte et de l' imposte se prolonge en une ligne
sinueuse stupéfiante autour des fenêtres du demi sous-sol et du
rez-de chaussée. Un peu mystérieux, deux beaux graffites rouges brun et ocre, les fers forgés et les vitraux confèrent à l'ensemble une poésie très personnelle.C'est le chef d'oeuvre ou en tout cas l'oeuvre
magistrale qui clôture l'éphèmère carrière
architecturale d'Armand Van Waesberghe. Elle n'a duré que six ans
et et lui a permis de construire une quinzaine de maisons toutes dans le style de l'Art nouveau (*)
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Le mystère d'un sgraffite Armand Van Waesberghe (1900) |
(*) 50 et 52
avenue de la Brabançonne, 18 et 20 avenue Ducpétiaux, 52 rue
d'Irlande, 85 rue Faider, 19 drève des Weigélias, 49 rue de Theux,
26 rue Van Campenhoudt et 84 rue Saint George (voir l'article consacré spécifiquement à A. Van Waesberghe)
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Porte d'entrée 70 rue Philippe Le Bon Victor Taelmans (1899 |
Juste en face, au 70 rue Philippe Le Bon, Victor Taelmaens (promenade n°3) a construit en 1899 une autre très belle maison Art nouveau. Son esthétique sereine, proche de celle d'Octave Van Rysselberghe (promenade n°1), contraste singulièrement avec les envolées déjantées d'Armand Van Waesberghe. Comme quoi, l'Art nouveau est une affaire très personnelle.
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46, rue Cardinal, porte d'entreée Benjamin de Lestré de Fabribeckers (1900) |
4 - 48 rue Cardinal, Benjamin de Lestrée en jette plein la vue
Quittez le square Gutenberg et remontez
le long du square Marie Louise jusqu'à la rue Cardinal. Au 46, Benjamin de Lestré de Fabribeckers, architecte prolifique dans tous les styles,
y
a créé une superbe maison dont les principaux attraits sont la
magnifique porte d'entrée au grand vitrail en queue de paon qui se poursuit
naturellement dans l'imposte. La grande baie du rez-de-chaussée
avec son
encadrement de petits bois et ses vitraux peuplé d'iris (la
fleur symbolisant Bruxelles) est aussi une pure merveille. Le reste de la façade est à l'avenant mêlant généreusement vitraux, bas reliefs et ferronneries
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46, rue Cardinal, détail de la façade B. de Lestré de Fabribeckers (1900) |
Il faut
voir cette façade de nuit, éclairée de l'intérieur, pour saisir
pourquoi les bourgeois bruxellois, plutôt conservateurs de nature,
adoptèrent avec enthousiasme l'extraordinaire révolution
esthétique qui leur était proposée.
En face, maison Art nouveau
construite en 1899 par S. Daeyer.
5
– 2 et 4 avenue Palmerston. Le bijou délicat de Victor Horta :
l'hôtel Van Eetvelde (1895-1897),
Diplomate
de formation, Edmond Van Eetvelde fut nommé Secrétaire Général
de l'Etat indépendant du Congo dont le souverain, depuis 1885,
n'était autre que le roi des Belges, Léopold II.
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4 avenue Palmerston, Résidence d'Edmond Van Eetveld Secrétaire général de l'Etat indépendant du Congo Victor Horta (1895) |
En 1895, il
demande à Victor Horta de lui construire au
4 avenue
Palmerston une résidence personnelle qui symboliserait aussi les
potentialité futures du Congo. D'où un intérieur extraordinaire
qui a fait fantasmer un nombre incroyable d'admirateur. Les
boiseries du bureau, en acajou clair du Congo et corail, forment un
des plus beaux décors encore existants, dû à l’architecte. Quant
à la verrière vitraillée qui éclaire le hall de réception elle
est positivement sublime. Cette maison est aujourd'hui la propriété
de la Figaz, une société gazière belge.
Au
fil du temps, Edmond Van Eetvelde fit
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2 (et 4) avenue Palmerston
Victor Horta |
contruire deux annexes à la
maison initiale, une à gauche avec la grande verrière éclairant
une salle de réunion et une autre à droite. Et puis, il demanda à
l'architecte de construire encore le n°2
de l'avenue Palmerston
qu'il destinait à la location. C'est donc un ensemble en quatre
temps que l'on peut admirer aujourd'hui. Mais la partie plus
remarquable est incontestablement la première. Horta utilise pour la
première fois
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Détail de la structure métallique du 4 avenue Palmerston Victor Horta (1895) |
dans une maison privée une structure métallique qui
encadre les fenêtres et supporte les étages, d'où l'élégante
légèreté de cette façade. Sobrité aussi des éléments
décoratifs comme ces panneaux en mosaïque deux tons rehaussés de
lignes abstraites en coup de fouet, invention du
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Panneaux décoratif du balcon du 3ème étage, 4 avenue Palmerston Victor Horta (1895) |
maître qui fut
imitée par beaucoup d'architectes et de décorateurs parmi lesquels
Hector Guimard en son métro parisien.. Même observation pour la
grille d'entrée qui décline les mêmes motifs.
En même temps qu'il construit l'hôtel Van Eetvelde,Victor Horta
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Entrée du 3 Avenue Palmerston Hôtel Deprez-Van de Velde Victor Horta (1895) |
entreprend, juste en face, au n°3 de l'avenue Palmerston, la construction de l'hôtel Deprez-Van de Velde (du nom des propriétaires de la célébrissime cristallerie du Val-Saint-Lambert). Transformé et agrandi à plusieurs reprises cette belle maison a conservé quelques-unes de ses caractéristiques essentielles.
6
– La Folle Chanson de Jef Lambeaux
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La Folle Chanson
de Jef Lambeaux (1884) |
Entre l'Hôtel Van Eetvelde et l'Hôtel Deprez-Van de Velde, au milieu du parterre de l'avenue Palmerston trône une superbe sculpture de Jef Lambeaux: la provocatrice, orgiaque et sensuelle Folle Chanson. L'emplacement hautement symbolique de ce groupe voluptueux ne doit rien au hasard: l'oeuvre de Victor Horta et celle de Jef Lambeaux sont intimement liées (voir notre article "Passions humaines, Cinquantenaire et Maison Cauchie", du 31 mars 2016 où l'on explique comment l'oeuvre fondamentale de Jef Lambeaux - Les Passions humaines - abritée dans le pavillon Horta du Parc du Cinquantenaire fait toujours l'objet d'une demi censure en raison de sa proximité avec la Grande Mosquée de Bruxelles)
Et tout
en contemplant ce groupe sculptural voluptueux remontez l'avenue Palmerston
jusqu'à l'angle de la rue des Eburons. Le détour vaut le coup
d'oeil.
7
– 50 square Ambiorix, la Maison des Quakers
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Aujourd'hui la Maison des Quakers Georges Hobbé (1898) |
Le
coin du square Ambiorix et de la rue des Eburons est meublé par une
maison en brique rouge d'apparence classique construite par
Georges Hobbé (promenades n°1 et 5)
en 1898. Mais le grand bow- window blanc et celui moins imposant au
dessus de la porte d'entrée lui confère une note Art nouveau très
caractéristique. Hobbé utilise aussi la pierre blanche pourrythmer la façade de façon très personnelle (menaux et lintaux des fenêtres) .
L'architecte qui s'affirmait aussi comme décorateur a assurer intégralement la mise en scène intérieure de cette maison
ce qui nous vaut un festival de portes et de
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Ce décor intérieur qui a été entièrement préservé depuis un siècle
Georges Hobé (1898) |
vitraux Art nouveau ainsi que l'utilisation pour recouvrir les murs d'un papier spécial qui fait encore rêver les spécialistes. Fabriqué
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Un papier peint japonais exceptionnel |
au Japon estampé à froid d'un décor floral, il fut doré à la main après la pause.
Enfin, comme Horta, Georges Hobé éclaire la vaste cage d'escalier d'une lumière zénitale.
Depuis 2003, cette maison très bien
restaurée est devenue la Maison des Quakers
8
– Entre les Eburons et Waterloo Wilson
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La maison de la chanteuse lyrique |
C'est
un petit pâté de maison dans un triangle particlièrement
aigu...une spécialité très belge! . En tête de cet angle, au 66 rue des Éburons, une «villa» très ambiance d'époque en
briques blanches construite en 1904 pour une chanteuse lyrique, Mme
Bervichez, avec terrasse, double logette sous corniches et pignon,
sans compter les logettes latérales. Sur le côté gauche, au dessus
de la fenêtre du 2ème étage, un fronton maçonnique.
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Un gout certain pour l'étrange
Léon Delune |
Un peu plus bas, au 52 rue des Eburons, une étonnante maison Art nouveau en briques rouges et pierres bleues due à Léon Delune (voir promenade n°2). Elle vaut plus par son étrangeté que par sa beauté.Elle ressemble à un château-fort en miniature avec son bow-window du deuxième étage transformé en tour de guet et sa porte d'entrée doublée d'une grande meurtrière
9
– 11 square Ambiorix: la 8ème merveille de l'Art nouveau bruxellois: la
maison Saint-Cyr, (1901-1903)
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Maison Saint-Cyr Gustave Strauven (1901-1903) |
La
maison la plus emblématique de tout l'Art nouveau bruxellois a été
imaginée par Gustave Strauven au n° 11 du Square Ambiorix.
L'architecte adorait les défis les plus impossible. Mais ici il
s'est surpassé pour satisfaire les exigences du peintre Georges
Léonard de Saint-Cyr qui serait sans doute totalement oublié
aujourd'hui si Strauven ne lui avait fait un cadeau inoui: lui bâtir
en deux ans l'une des résidences les plus extraordinaires de
l'univers...une sorte de
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La loggia supérieure |
Taj Mahal de l'Art nouveau. C'est une
maison complètement folle. Sur quatre mètres de largeur et un
quinzaine de hauteur se déploie un opéra baroque de fers forgés,
de balcons, de menuiseries, de pierres sculptées et de rêves qui
défie toute imagination. A elle seule la loggia circulaire du
quatrième étage, couronnée d'un épi en fer forgé, est une
véritable provocation, défi à toutes les
conventions techniques
et esthétiques. Sa structure est soutenue par une poutrelle
métallique pliée en arc de cercle.
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Une fragilité extrême qui défie
l'usure du temps
depuis plus d'un siècle |
Cette
oeuvre emblématique – dont chaque pièce a un loock particulier -
menaçait de s'écrouler. Elle a été sauvée in extrémis par la
Région de Bruxelles-Capitale. Les travaux de restauration ont duré
quatre ans. Mais, il n'y a aucun doute, ça valait vraiment le coup!
10 -Le Titien et Le Corrège font la fête à l'Art nouveau
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Joseph Baudouin (1899 |
A Bruxelles, l'Art nouveau c'est comme le stoemp, (célèbre potée locale): quand il n'y en a plus, il y en a encore . En quittant la maison Saint-Cyr, suivez le square Marguerite et la rue des Patriotes jusqu'à la rue Le Titien. Au 19 et 21 deux façades Art nouveau conçues en 1899 par le même architecte, Joseph Baudouin, et décorées de somptueux sgraffites, parmi les plus beaux que l'on puisse admirer dans la capitale de l'Europe. Lafaçade du n°19 a été entièrement rénovée.
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Un des plus sgraffites bruxellois (21 rue Le Titien)
Artiste inconnu
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Descendez ensuite la rue Franklin jusqu'au croisement de la rue Le Corrège. Au 35 de cette rue, à côté de l'église, le jeune et brillant architecte Edouard Ramaekers construit sa maison personnelle et invente
à lui tout seul et l'Art nouveau gothique flamboyant.
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Littéralement : le rêve éveillé d'un architecte classique inspiré
par l'explosion de l'Art nouveau 35 rue Le Corrège, Edouard Ramaekers (1899-1900) |
Ce qui impressionne surtout ici c'est l'abondance effarante des vitraux à motifs floraux, de sgraffites et de fers forgés, tous plus originaux ou plus spectaculaires les uns que les autres et s'harmonisant dans un concert fantastique. A remarquer particulièrement les triples vitraux de la loggia du premier étage
avec les trois formes ovales centrales en arcs brisés, ceux de la
porte d'entrée et de la fenêtre du demi sous
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Tout est symbole mystique dans cette façade stupéfiante
35 rue Le Corrège,
Edouard Ramaekers (1899-1900) |
sol. Sous la loggia,
un sgraffite met en scène le soleil levant entre deux cygnes. Le soir, illuminé de l'intérieur, le vitrail du rez-de-chaus- née offre au passant spectacle merveilleux.
Très bien conservé, le rez de chaussée lui-même est aussi saisissant avec ses mosaïques polychromes et ses portes garnies de vitraux.
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22 rue Le Corrège. Paul Grade |
Juste en face de ce chef d'oeuvre absolu, une autre maison Art nouveau, celle de l'ingénieur Paul Grade qui l'a probablement construite lui-même
11
– Pause rue Franklin.
La
rue Franklin et quelques rues avoisinnantes, malgré la proximité
obsédante du siège de la Commission européenne, ont réussi à
sauvegarder leur aspect très fin de siècle. Face à la fringale des
promoteurs immobiliers, il y a eu quelques sauvetages homériques.
Toutes ces rues abritent aujourd'hui de très nombreux bistrots et
restaurants fort fréquentés par les eurocrates....mais aussi par
les touristes d'un jour.