Les Passions humaines de Jef Lambeaux
Le Pavillon Horta-Lambeaux de nouveau accessible dès ce 24 mars
Le retour de l’heure d’été, prévu pour ce samedi 24 mars, marque le moment de la réouverture du Pavillon Horta-Lambeaux, situé au cœur du parc du Cinquantenaire, à Bruxelles. Ce petit bâtiment de style néo-classique, dessiné en 1889 par le jeune Victor Horta, abrite le célèbre relief en marbre blanc dit « des Passions humaines », une œuvre du sculpteur Jef Lambeaux qui fit couler beaucoup d’encre depuis sa création. Le Pavillon sera accessible du 24 mars au 28 octobre 2018, les mercredis de 14h à 16h et les samedis et dimanches de 14h à 16h45. Chaque dernier dimanche du mois, à 10h30 (FR) ou 11h30 (NL), vous pourrez également participer à une visite guidée pour individuels, à réserver sur http://ticket.kmkg-mrah.be. Dans le cadre du week-end de réouverture des 24 et 25 mars, le Brussels Art Nouveau & Art Deco Festival (BANAD) proposera des visites guidées du Pavillon, en français, néerlandais et anglais (infos et inscriptions via www.banad.brussels).
Oeuvre de Victor Horta, le Pavillon des Passions humaines se trouve à quelques mètres seulement de la Grande Mosquée de Bruxelles |
Le parc du Cinquantenaire: un parc créer en 1880 pour célébrer le cinquantième anniversaire de la création de la Belgique.... |
Le Pavillon des Passions humaines abrite une sculpture extraordinaire à tous égards. C'est un bas relief gigantesque.
Les Passions humaines de Jef Lambeaux |
Une expression de la volupté qui a fait frémir plus d'une âme bien pensante |
Il mesure 14 mètres de longueur et 8 mètres de hauteur. Il est composé de 17 blocs de marbre blanc de Carrare et pèse plusieurs dizaines de tonnes. Avec cette oeuvre, à laquelle il a consacré douze années de sa vie entre 1886 et 1898, Jef Lambeaux a voulu figer dans le marbre une allégorie des plaisirs et des
malheurs de l'humanité: maternité, séduction, jeunesse, joie,
débauche, guerre, viol, suicide ou meurtre et damnation. La
mort domine la composition flanquée à gauche par les Grâces et à
droite par les légions infernales. A l'extrême droite, le Christ
en croix. Aujourd'hui encore l'oeuvre de Lambeaux suscite la controverse (1)
Au Musée du Cinquantenaire
Charles Van der Stappen Le Sphinx mystérieux Cette oeuvre fascinante en ivoire et argent, très emblématique de l'Art nouveau bruxellois, fut présentée à l'Exposition coloniale de 1897 |
Vitrail d'inspiration moderniste |
Vous pouvez aussi prendre un ticket
valable pour le Pavillon des Passions humaines et le Musée (8 euros) car le musée du Cinquantenaire abrite une petite mais magistrale collection d'objet
et de sculptures réalisés par les plus grands artistes belges fin
de siècle, dont Philippe Wolfers et Charles Van der Stappen.
Elles sont présentée dans les vitrines des anciens magasins de l'orfèvre Philippe Wolfers, bâtiment construit et meublés par Victor Horta en 1909, au 11-13 rue d'Arenberg à Bruxelles. Les meubles ont été offerts par la Kredit Bank au Musée du Cinquantenaire lorsqu'elle a pris possession de l' édifice. Celui-ci a été restauré en 2003.
Dans les vitrines créées par Victor Horta trois statuettes féminines en ivoire, marbre, perles ou métal de Philippe Wolfers |
Après la visite du Musée, promenez vous sous ses arcades du Cinquantenaire. Elles sont notamment décorées de fresques signées Émile Fabry, peintre symboliste.
La maison Cauchie.
Enfin, si vous avez la bonne idée de
passer à Bruxelles le premier week-end du mois, vous pourrez
aussi visité dans la foulée la maison de Paul Gauchie, architecte, peintre et grand maître du sgraffite (il a décoré 400 maisons).La sienne se trouve au n°5 de la rue des Francs, à deux pas du musée. La façade est un chef d'oeuvre mais l'intérieur qui ne se visite que les premiers samedi et dimanche du mois est absolument incontournable.
Bijou Art nouveau entièrement préservé, la maison Cauchie est ouverte au public le premier week-end de chaque mois de 10h à 13h et de 14 à 17H30 Prix d'entrée : 5 euros |
Puisqu'on parle de sgraffite, toujours dans le quartier, mais de l'autre côté du parc, du 6 au 16 rue Murillo
on trouve une série de maison modestes qui présentent toutes un décor étonnant de sgraffites. En voici un échantillon.
Décors en sgraffites des maisons de la rue Murillo
Malgré nos recherches, il ne nous a pas toujours été possible de déterminer la date du décès des architectes ou des artistes ayant réalisé une oeuvre montrée dans cet article ou de contacter leurs ayants droit. Toute précision ou information sera immédiatement prise en compte. Sans autorisation, le ou les documents photographiques concernés seront immédiatement retirés. .
Toutes les photos de ce blog sont de l'auteur
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(1)Artiste forcément très controversé
pour son sens aigu de l'humanisme et de l'érotisme, Jef Lambeaux a
créé à la fin du XIXème siècle une oeuvre qui suscita beaucoup de polémiques. Les âmes bien pensantes condamnaient cette commande d'Etat fort indécente...
Deuxième polémique: l'histoire
retiendra que l'architecte et le sculpteur n'étaient d'accord sur
rien. Le premier voulait un pavillon ouvert, d'où les colonnades, le
second un pavillon fermé. C'est la volonté de Jef Lambeaux qui
l'emporta en 1906, sans intervention de l'architecte...
Autre polémique toujours en cours : le lieu choisi était au départ situé à deux pas du Pavillon oriental construit pour l'Exposition
internationale de Bruxelles organisée en 1880 ( Cinquantième
anniversaire de la Belgique.... ) . En 1967 ce pavillon, délabré, a été
offert par le Roi Baudouin au Roi Fayçal d'Arabie saoudite pour qu'il en fasse ...la Grande Mosquée de
Bruxelles. Le cadeau - en fait un bail emphytéotique de 99 ans comprenait aussi...le terrain et le pavillon des Passions
humaines, pas vraiment en adéquation avec les convictions saoudiennes. En 1980, l'Arabie tenta de démonter le bas
relief de Lambeaux mais fut stoppée dans son élan par la Commission royale des
Monuments et sites... Tout ceci explique que vraisemblablement
jusqu'en 2066 les Passions humaines ne seront visibles au printemps et en été que le
mercredi , le samedi et le dimanche entre 14h et 16h30... à moins
que le Pavillon ne soit un jour déplacé vers un autre lieu du Parc
du Cinquantenaire.
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