lundi 3 novembre 2014



Promenade n°5  Au coeur de la ville  (3ème partie).
Autres lieux Art nouveau au coeur du pentagone bruxellois 

Une des cariatide du Palace Hotel (Lener et Pompe, 1910)
1 - La place Rogier 

La place Rogier est bordée sur son côté droit d'un hôtel de luxe construit pour    accueillir les visiteurs de l'Exposition universelle de 1910 : le Palace Hôtel (aujourd'hui Crown Plaza).
Hall d'entrée du Crown Plaza. 


C'est aussi le premier immeuble en béton construit en Belgique, il repose sur 1800 pieux armés qui assure son assise sur un sol marécageux.Cet immeuble est probablement le chef d'oeuvre de son architecte, Adhémar Lener et de son assistant, Antoine Pompe, un  avant-gardiste   qui deviendra plus célèbre que son maître dans les années '30. 

Bien que tardive par rapport au mouvement lancé en 1894 par Victor Horta la façade, 22-24 place Rogier, s'incrit encore dans le style moderniste géométrique avec ses cariatides énigmatiques, ses cinq bow-windows et ses quatre consoles métalliques typiquement Art nouveau. 

L'hôtel a été entièrement rénové par ses nouveaux propriétaires en 1995 tout en respectant l'esprit et l'oeuvre de ses créateurs (entrée par la rue Gineste)



2. En face du Théâtre flamand
En quittant la place Rogier suivez le boulevard (côté gauche) , en direction de la Basilique de Koekellberg visible à l'horizon. Trois bocs 
Le Théâtre flamand 
de Jan Baes (1883-1887)
plus loin, prenez à gauche  dans la rue de Laeken jusqu'au Théâtre Flamand (1883-1887). 
Cette oeuvre, style néo-Renaissance flamand, de l'architecte Jan Baes a été intégrée aux anciens Magasins de l'Artillerie et du Génie (réserve d'armes et de munitions) qui se trouvaient au bout du Quai au foin de l'ancien port de Bruxelles. Jan Baes  lui a conféré une étonnante silhouette triangulaire en le bordant tout le long de chaque côté de quatre balcons métallique de plus en plus étroits. 



Immeuble de rapport signé dans la pierre J. Michiels (1910)
En face de cet étonnant bâtiment on trouve un tout aussi étonnant îlot triangulaire formé par la rue de Laeken, la rue des Commerçants et la rue Saint Jean Népomucène. Lieu de prostitution depuis de nombreuses années, ce quartier  misérable, a échappé par miracle à l'avidité des promoteurs immobiliers. Par miracle ?  Peut-être aussi par ce que ce triangle était l'oeuvre assez remarquable d'un seul architecte: J. Michiels, qui l'a réalisé vers 1910.
 Principal morceau de bravoure, entièrement restauré, l' immeuble de rapport  du 177 rue de Laeken, tout en pierres blanches et bleues. Son rez-de-chaussée. était destiné à un ou plusieurs commerces.  Longtemps laissé en déshérence,  il a finalement échappé au sort funeste qui lui était promis en se trouvant une nouvelle raison d'être. Il abrite désormais un café  à la mode, le Flamingo... Au plafond des moulures de style Art nouveau rappellent son ancienne destinée. 
Moulure d'angle

Cet immeuble aux façades  audacieusement rythmées donne sur les trois rues formant le triangle. Spectaculaire, les  vitrines du rez-de-chaussée sont surmontées  par de longues baies divisées par de fin menaux portant délicatement des oriels courant sur deux étages. L'impression de légèreté  tient à l'utilisation de larges poutrelles métalliques bien visibles entre le premier et le second étage. Raffinement délicat : sous la corniche des sgraffites joliments restaurés rappellent que nous sommes en face du Théâtre flamand.
Sgraffite sous la corniche
Oriels vitraillés
Sur les deux côtés, les portes donnant accès aux appartements des étages sont surmontées de très beaux oriels triangulaires vitraillés qui éclairent les cages d'escalier. 


Derrière ce bâtiment, l'ensemble des maisons formant le triangle auraient toutes été construites par J. Michiels dans le même esprit. Les façades se trouvent du côté de la rue des Commerçants, notamment celle - tout à fait logique ici -  d'un hôtel de passe contenant notamment vitraux et tableaux en majolique. Les arrières, souvent délabrés (mais parfois en cours de restauration), donnent  sur  la rue  Saint Jean Népomucène. C'est un des rares exemples  d'ensemble Art nouveau homogène dans la vieille ville....espérons qu'il survivra encore longtemps!

Côté rue Saint Jean Népomucène, un vitrail Art nouveau récemment restauré 
Côté rue des Commerçants, détail  d'un panneau en majolique sous corniche
3 - Rue Dansaert /Rempart des Moines
La rue Dansaert est devenue un des lieux les plus branchés de Bruxelles. En la parcourant, quelques étapes s'imposent à l'amateur d'Art nouveau. 
Une oeuvre symboliste de Charles Samuel (1901-1902)
Au carrefour de la rue Dansaert et de la rue Rempart des Moines, se trouve un  bas relief très symboliste sculpté en 1901 par Charles Samuel à la mémoire de Pierre Van Humbeeck. Elève de Philippe Wolfers et de Charles Van der Stappen,   C'est lui aussi qui sculpta en 1894 le monument à la gloire de Tijl Uylenspiegel, le célèbre héros de  Charles Decoster ( à admirer place Flagey, le long des étangs d'Ixelles) .  
Entrée de la rue de la Cigogne 
à 2 pas du 27 rue  Rempart des Moines

Prolonger votre escapade jusqu'au 27 rue Rempart des Moines. Ce double immeuble en brique destiné à une population modeste a été joliment restauré dans son état d'origine . Son caractère Art nouveau tient au bow-window triangulaire qui court sur trois étages et se termine au quatrième par un balcon. 

A deux pas de là, à côté de la petite maison blanche, vous ne pourrez rater  le porche d'entrée de la petite rue de la Cigogne, ultime  témoin de l'ancien urbanisme bruxellois. Elle sillonne le quartier sur 70 mètres de longueur et est toujours bordée des petites maisons construites au XVIIIième siècle,  après le bombardement de Bruxelles par le Maréchal de Vaucleroy, sur ordre de sa très haute majesté  le roi Louis XIV. Surmonté d'une potale abritant une statue de Saint-Roch, ce porche  date de 1780. 

4 - Au bout de la rue Dansaert 
Aux numéros 184-186 et 196-202 rue Dansaert différents immeubles de rapport  offrent de belles façades à décors Art nouveau  rendues très  spectaculaire depuis leur  restauration.
Détail de la façade du 196-202 rue Dansaert


Ce sont tous des immeubles à rez-de-chaussé commercial et appartements avec doubles entrée et bordés au premier étage de balcons en coursives à garde-corps en fonte Art nouveau.  Dans le premier groupe, la façade blanche étincelante remet en évidence les sept panneaux de sgraffites floraux multicolores tels qu'ils existaient à l'origine.

Dans le second groupe - quatre entrées - façade blanche rayée d'assises de briques rouges, encadrements des fenêtres d'inspiration gothico-islamique, le tout rehaussé par 16 panneaux de sgraffites floraux? Impression - très subjective -  cette façade est prête à décoller vers l'infini. 

5 - Au 4 boulevard Barthélemy
Boulevard Barthélemy, juste à l'angle de la rue Dansaert débouchant sur le canal, vous verrez une très belle maison Art nouveau construite en 1900.
Quatrième étage. Balcon en fer forgé Art nouveau 
Façade en pierres blanches et bleues. La grande baie éclairant le sous-sol est gardée par une grille mobile en fer forgé Art nouveau. Le bow-window qui court sur deux étages et se termine par une terrasse est garni à chaque niveau de garde-corps en fer forgé. La terrasse est encadrée par deux panneaux de majolique avec tête de femme, dont on retrouve des élémentss décoratifs au dessus des fenêtres du bow-window. Enfin, la corniche qui sert d'auvent à la terrasse repose sur de légères consoles en fer forgé formant des S. 


Malgré nos recherches, il ne nous a pas toujours été possible de déterminer la date du décès des architectes ou des artistes ayant réalisé une oeuvre montrée dans cet article ou de retrouver des ayants droit.  Afin de ne pas enfreindre involontairement la législation sur les droits d'auteurs, toute précision ou information concernant l'un ou l'autre document photographique  sera immédiatement prise en compte. Sans autorisation, le ou les documents photographiques seront immédiatement supprimés. 





































































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