Connexions : trams 81 et 83, bus 38, 59, 60 et 71, grand parking sous a place, emplacements réservés aux vélos, scooters etc...
1 - La place Flagey
La place Flagey d'Ixelles est devenue un lieu de rendez-vous et d'animation très populaire. A ne pas manquer : son marché du week-end. Entièrement
rénovée (mais très mal entretenue) cette place est bordée
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L'Institut national de radio diffusion daté de 1938 (J. Diongre architecte) |
d'immeubles des années
trente, dont le superbe vaisseau de l'Institut national radiodiffusion (INR) construit en 1938 par Joseph Diongre , architecte qui débuta dans l'Art nouveau (nous en reparlerons dans une prochaine promenade)
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Monument à la gloire de l'écrivain ixellois Charles De Coster et de ses héros Nele et Thyl Uylenspiegel grandes figures de l'histoire "rêvée" de la Belgique (Charles Samuel, sculp.- Frans de Vestel,arch. 1894) |
Autour
de cette place, l'Art nouveau a fleuri dans presque toutes les rues
avoisinantes. Autour des étangs bien sûr (promenade n°7), mais
aussi rue de la Brasserie, rue Malibran, rue Gachard, rue Van Elwijck, etc.
2 - Rue de la Brasserie, six immeubles créés par Léon Delune (9,
11,13,15, 17 et 19, en partant du haut de la rue)
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Ensemble homogène de 6 maisons de rapport par Léon Delune (1905) |
Sinueuse et en forte
pente, la rue de la Brasserie est ainsi nommée car depuis 1616 le quartier était voué à la production de bières locales. Réalisée à la fin du XIXème siècle, cette rue a conservé jusqu'à nos jours une étonnante homogénéité avec ses rez-de-chaussée destinés autrefois aux commerces de proximité.
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Trois de six façades imaginées par Léon Delune 17,15 et13 rue de la Brasserie |
Comme du côté des étangs, les quatre frères Delune (Ernest, Léon, Aimable et Edmond) autant architectes que promoteurs immobiliers ont joué ici un rôle essentiel dans cette modernisation. Il y ont bâtit au moins 18 maisons de rapport, toute du côté impair. Six d'entre elles (n°9 à 19) attribuées à Léon Delune, constituent un ensemble Art nouveau aussi surprenant que débordant d'imagination. Elles se trouvent toutes à côté d'un immeuble récent,
écologiquement passif, qui tente de s'intégrer harmonieusement à l'ambiance particulière de cette rue.
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Double bow-window du 17 rue de la Brasserie (Léon Delune) |
Ces façades Art Nouveau relèvent toutes de la même conception
mais les n° 13,15 et 17 sont particulièrement étonnants:
similaires mais non identiques avec leurs façades asymétriques de
briques vernissées et de pierres blanches, leurs bow-windows
encastrés sur deux étages et leurs grands sgraffites dominant les trois baies du dernier étage. Les quatre autres façades
sont des variantes sur le même thème. La rénovation récente du n°15 met particulièrement en évidence l'utilisation
révolutionnaire pour l'époque de l'acier dans la construction.
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Sgraffite mythologique du 17 rue de la Brasserie |
3
– 47 Rue Malibran, un grand sgraffite signé Paul Gauchie
Moins intéressante que la rue de la Brasserie, la rue Malibran possède néanmoins une véritable merveille:
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Ce sgraffite signé Paul Gauchie (dans le coin inférieur droit) est tout à la gloire des entrepreneurs et des ouvriers belges de l'Art nouveau |
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L'entrepreneur Pierre Drico |
un superbe sgraffite de Paul Cauchie, appliqué sur la maison construite par l'architecte Edmond Pelseneer (voir la "maison des Hiboux" promenade n°2 publiée en août 2013) pour le compte de l'entrepreneur -maçon Pierre Drico représenté ici dans le coin supérieur gauche de cette épopée lyrique en compagnie de l'un de ses ouvriers . L'aventure aurait pu s'arrêter là. Mais il y a peu de temps la scénographie était toute différente...Propriété des mutualités chrétiennes, qui occupent d'ailleurs une bonne partie du quartier avec leur complexe médico social, la façade de la maison avait été considérablement défigurée par une immense baie vitrée moderne et un ciel jaune fluo inimaginable dans l'oeuvre de Paul Gauchie et de Pelseneer
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L'ancienne façade visible jusqu'il y a peu |
Cette erreur historique vient heureusement d'être réparée (comme quoi il y a parfois de bonne nouvelle dans l'Art nouveau bruxellois) .Donc, autant que faire se peut le sgraffite de Paul Cauchie est replacé dans un contexte
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Un détail bien repensé
suffit parfois pour
tout changer |
non pas identique à l'original disparu mais dans une atmosphère historique plus harmonieuse. Exemple ci-contre avec cette porte et ces ferronneries repensées d'avantage plus dans l'esprit fin de siècle
4 Le trésor de la petite rue Van Eelewyck
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Superbe sgraffite caractéristiques du style bruxellois
Entre les 2ème et 3ème étage
du n°21 |
Juste derrière les immeubles art décodes années '30 la petite rue Van Eelewyck relie la chaussée d'Ixelles à la rue Lesbroussart. Bâtie à l'extrême fin du XIXème siècle elle mélange beaucoup d'éclectisme avec des éléments Art nouveau très intéressants: le n° 13 est une oeuvre éclectique de Victor Taelemans, les numéros 19 et 21 sont de Léon Delune (grand bâtisseur dans le quartier).
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La poignée de gauche a malheureusement disparu. |
Le 37, signé Jules Mataigne se caractérise par une superbe double porte en fer forgé et verre munie de deux poignées en forme de lézards.
Enfin, nous, arrivons au petit trésor local. Les trois maisons portant numéros 41 à 45 sont d'Aimable Delune.
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Maison personnelle d'Aimable Delune (1903) 41 rue Van Eelewyck |
Les n°43 et 45 n'ont qu'un intérêt anecdotique Mais c'est grâce à ces deux commandes que l'architecte (frère de Léon Delune) a pu financer la construction de sa propre maison au
n°41. Ainsi on perçoit mieux dans toutes ses contradictions le véritable choc culturel et esthétique que fut le surgissement de l'Art nouveau à Bruxelles. Par miracle, cette maison, somme toute modeste, a conservé intégralement son décor intérieur tel que voulu par l'architecte.La cage d'escalier elle même se dessine autour d'un puits de lumière malencontreusement occupé plus tard par un petit ascenseur
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Les sgraffites portent les monogrammes AD pour Aimable Delune et CV pour Catherine Varvenne son épouse |
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Détail du décor intérieur. Toutes les peintures murales sont d'origine |
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Le plafond peint évoque à la foi métier d'architecte et les idées philosophique de la franc maçonnerie |
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Porte intérieure |
L'ensemble constitue donc un témoignage particulier mais significatif de la philosophie et des conceptions révolutionnaires des architectes de l'Art nouveau bruxellois. N'oublions pas
que Victor Horta a imaginé la Maison du Peuple comme le manifeste de la modernité du socialisme belge au tournant des XIXème et du XXème siècles. Manifeste qui fut impitoyablement détruit 70 années plus tard par les socialistes eux-mêmes, en 1964.
5. Rue Gachard
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Augustin Luyck, 32 rue Gachard 1899 |
Pour les fans de l'Art Nouveau bruxellois: en quittant la rue Van Elewyck, via la rue Lesbroussart, rejoignez un peu à gauche la rue Gachard qui monte vers l'avenue Louise. On y trouve quelques maisons teintées d'Art nouveau, notamment les numéros 11,13,17,21, 29,32, 47,54 et 78.La plus intéressante se trouve au n°32. C'est une oeuvre de l'architecte Augustin Luyckx, dont on ne sait pratiquement rien.Une oeuvre unique en somme mais qui ne manque pas de la poésie architecturale qui se dégage souvent l'Art nouveau .
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Augustin Luyckx - 32 rue Gachard (1899) Le sgraffite au dessin superbe n'a jamais été mis en couleurs. Dommage! |
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54 rue Gachard
Architecte : Hubert Marcq |
En face (54 rue Gachard), et beaucoup plus spectaculaire, la maison construite par Hubert Marcq pour Émile Rossel, le fondateur du quotidien bruxellois "Le Soir". On est en 1907, l'Art nouveau jette ses derniers feux. L'asymétrie est revendiquée mais on sent bien quel'on va passer à autre chose...Le contraste est saisissant avec l'imaginaire poétique d' Augustin Luycks!
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78 rue Gachard. Albertet Alexis Dumont, 1899) |
Enfin, au 78 de la rue Gachard il faut signaler une oeuvre d'Albert et Alexis Dumont (père et fils). Sorte de version médiévale fin de siècle (1899) de l'Art nouveau jouant à la fois sur l'asymétrie de la façade (de haut en bas cinq, une, trois et deux ouvertures) et le côté forteresse de l'édifice. La porte et la fenêtre du rez-de-chaussée ont été inversées en 1935 mais les ferronneries délicates ont été conservées.
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Rez-de-chaussée de 78 rue Gachard Albert et Alexis Dumont (1899)
Malgré nos recherches, il ne nous a pas toujours été possible de déterminer la date du décès des architectes ou des artistes ayant réalisé une oeuvre montrée dans cet article ou de contacter leurs ayants droit. Toute précision ou information sera immédiatement prise en compte. Sans autorisation, le ou les documents photographiques concernés seront immédiatement retirés.
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